Sommaire
1. Les premiers essais de feux : Angleterre et Etats-Unis
2. Et en France ?
3. A partir de 1950, les feux tricolores tout feu tout flamme !
4. Le feu tricolore et son introduction dans le Code de la Route
1. Les premiers essais de feux : Angleterre et Etats-Unis
Pour un coup d’essai, ce ne fut pas un coup de maître, mais la date est néanmoins historique : le 10 décembre 1868. C’est celle qui marque officiellement la naissance du tout premier feu de signalisation à l’échelle mondiale, à Londres. Premier feu de signalisation, certes… mais encore loin, bien loin de ceux que nous connaissons aujourd’hui. En 1868, il s’agit en fait d’un pied d’acier de 7 mètres avec 2 écriteaux « stop » et « prudence », surplombés par une lanterne alimentée au gaz et pouvant éclairer en rouge ou en vert. Inventé par l’ingénieur John Peake Knight, le procédé requiert la présence d’un agent pour gérer l’ensemble manuellement. L’appareil explose quelques semaines après son installation, tuant l’agent de police chargé de sa manipulation et mettant fin à l’expérience… pour un temps.
46 ans plus tard, l’électricité est là et permet au premier feu bicolore (rouge et vert) de fonctionner de manière plus pratique et surtout plus sûre : il est installé en 1914 aux Etats-Unis, à Cleveland (à l'intersection de la 105e rue et de l’avenue Euclide), mais continue de nécessiter la présence d’un policier. Chaque changement de feu est par ailleurs accompagné d’un signal sonore, et l’on peut encore lire les mots « arrêt » ou « marche » liés respectivement au rouge et au vert.
L’évolution suivante date des années 1920 : à Détroit et New-York, la couleur orange se fait une place entre le vert et le rouge… donnant naissance au feu tricolore qui se diffusera largement par la suite. L’idée est alors, comme aujourd’hui, de réduire le danger de carambolage lié aux freinages d’urgence au moment où le feu passe au rouge…

Notez que le choix des couleurs a, dès l’origine des feux de signalisation, reposé sur leurs pouvoirs suggestifs : le rouge-orange évoque naturellement l’interdiction et le danger, tandis que le vert en est la couleur complémentaire.
2. Et en France ?
En France, l’aventure des feux de signalisation démarre à Paris en mai 1923, à l’intersection des boulevards Saint-Denis et de Sébastopol, avec un feu mécanique alimenté à l’électricité. Le feu est alors monocolore et équipé d’une sonnerie, et le mot « Halte ! » apparaît en lettres rouges. Inventé par Léon Foenquinos, le système est installé à 3 mètres de haut. En 1926, 9 carrefours parisiens sont déjà équipés, et les appareils en cours de fabrication voient supprimé le mot « Halte ».
Difficile de savoir précisément quand notre pays voit apparaître ses premiers feux tricolores, les sources indiquant tantôt 1928, tantôt 1933. On trouve aussi évoqué le fait qu’ils seraient apparus après la ratification, en juillet 1934, de la Convention internationale de Genève concernant l’unification des signaux (Convention signée en mars 1931). Quoi qu’il en soit, les feux de signalisation se transforment radicalement un peu avant ou dans les années 30 : la sonnerie est supprimée, un feu de couleur jaune est ajouté pour prévenir les conducteurs que la circulation va être arrêtée peu après (quand le feu rouge s’allumera), et le feu vert indique que la voie est libre. En l’absence d’agent, on trouve également des signaux jaunes clignotants, fonctionnant automatiquement et invitant les conducteurs à la prudence. En France, la circulaire du 11 juillet 1938 des Ministères de l’intérieur et des transports fixe définitivement la couleur des feux et leur disposition.
Les grandes villes européennes ne sont évidemment pas en reste, et les feux de signalisation se développent un peu partout, de Berlin en 1924 à Prague en 1928, en passant par Barcelone en 1930… pour rejoindre même Tokyo en 1931.
Revenons un instant sur la Convention internationale de Genève de 1931 : c’est elle qui marque l’harmonisation des signalisations routières entre pays. L’objectif est en effet « d’augmenter la sécurité du trafic par route et de faciliter la circulation routière internationale par un système uniforme de signalisation routière ». Les signaux lumineux tricolores se généralisent alors, et la plupart de nos panneaux actuels (même si un peu revisités depuis) sont définis à ce moment-là.

3. A partir de 1950, les feux tricolores tout feu tout flamme !
Entre 1950 et 1980, le trafic routier se développe de façon exponentielle… et la nécessité de réguler tout cela également ! Des feux tricolores sont alors installés en masse, un peu partout en France.
4. Le feu tricolore et son introduction dans le Code de la Route
Le premier Code de la route nait officiellement le 27 mai 1921, mais ne fait alors pas mention du feu de circulation. Ce dernier n’y apparaît en effet qu’en 1958 (article R9-1 de l'ancien code de la route).
Avec la refonte du Code de la route en 2001, le feu de signalisation rouge apparait à l'article R412-30, tandis que le feu jaune apparait à l'article R412-31.
Plus d’infos sur l’histoire du Code de la route
Notez que l’utilisation des feux de signalisation et les sanctions en cas de non-respect des règles les concernant ne cessent d’évoluer. Citons par exemple l'introduction du permis à points en 1989, qui sanctionne actuellement la violation d'un feu rouge d'un retrait de 4 points, ou l'instauration de radars feu rouge en 2014, qui permet d'automatiser le relevé d'infraction de feux grillés. En 2021, des feux récompense commencent à être installés, qui ne passent au vert que si le véhicule s'approchant respecte les limitations de vitesse.
Les feux tricolores sont visiblement encore pleins de ressources… même s’ils sont aujourd’hui pointés du doigt par certains, qui leur reprochent de favoriser des comportements accidentogènes. Beaucoup de villes et métropoles cherchent ainsi, à l’heure actuelle, d’autres solutions de régulation du trafic routier. Quant aux modes de déplacement doux, ils gagnent peu à peu leurs lettres de noblesse et encouragent l’apparition de nouveaux signaux lumineux !
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Article rédigé par mediascript, rédacteur blog